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Histoire - Manufacture des Gobelins


- XVIIe - XVIIIe - XIXe - XXe - aujourd'hui - technique - administrateurs

Depuis 1662, année où Colbert décida de regrouper en un même lieu les ateliers parisiens de tissage de tapisseries et ceux installés à Maincy par Fouquet, la Manufacture des Gobelins n'a cessé de jouer un rôle très important dans l'histoire de la tapisserie. Son nom vient d'une famille de " taincturiers en escarlate ", les Gobelin, installés dès le milieu du XVe siècle sur les bords de la Bièvre au faubourg Saint-Marcel.



XVIIe siècle

Charles Le Brun, premier peintre de Louis XIV, en est le premier directeur. Il installe dans l'enclos des Gobelins non seulement des peintres et des tapissiers mais encore des orfèvres, des fondeurs, des graveurs et des ébénistes. Parmi les plus célèbre tentures, on peut citer Les Eléments, Les Saisons, l'Histoire d'Alexandre, l'Histoire du Roi, d'après Le Brun; qui faisait aussi tisser d'après Raphaël : Histoire de Constantin, Actes des Apôtres et Poussin avec l'Histoire de Moïse. Sous la direction de Le Brun, la production de la manufacture, destinée à l'ameublement des Maisons royales et aux présents diplomatiques, acquit par sa magnificence une réputation internationale. Sous la direction de Louvois, Coypel fournit les modèles dont les Triomphes des Dieux, et d'après les tableaux d'Albert Eckhout, la tenture des Indes.



XVIIIe siècle

Ensuite se succédèrent des directeurs architectes différents : Robert de Cotte, Jules-Robert de Cotte, Gasnier d'Isle et Jacques-Germain Soufflot. Entre 1717 et 1794, l'Histoire de Don Quichotte d'après Charles-Antoine Coypel fut tissé à maintes reprises. Les "Alentours" correspondaient à une invention des Gobelins à la mode: un encadrements très riche de fleurs et d'ornements, au centre duquel est placé un sujet. La manufacture continuait également à tisser dans la tradition de grandes tentures d'inspiration religieuse, historique ou mythologique, telle que L'Histoire d'Esther et l'Histoire de Jason d'après Jean-Francois de Troy.
Francois Boucher, peintre favori de Mme de Pompadour, fit tisser Lever et Coucher du Soleil ainsi que la très célèbre Tenture des Dieux, en 1763. Les tapisseries-portraits rencontraient également un certain succès, dont par exemple le portrait de Louis XV d'après le tableau de Louis-Michel Van Loo, tissé en 1763.
Jean-Baptiste Pierre, premier peintre du roi succéda à Soufflot au poste de directeur, sans pour autant fournir de cartons, car la manufacture se consacre alors à des sujets historiques comme l'Histoire d'Henry IV d'après Vincent.



XIXe siècle

Après la Révolution, les tapisseries doivent glorifier le règne napoléonien : Peste de Jaffa d'après Jean-Antoine Gros et Bonaparte franchissant le Saint-Bernard d'après Jacques Louis David. La tradition des "visites officielles" reprend, et l'Empereur offre au Pape pour sa visite en 1805 une tenture du Nouveau Testament. Jusqu'au Second Empire le goût pour les portraits ne diminue pas, dont 28 furent réalisés pour la Galerie d'Apollon du Louvre.
A cette époque des tapisseries sont aussi tissées d'après des peintres contemporains tels que Horace Vernet, La Bataille de Tolosa.


De 1860 à 1871, les Gobelins et Beauvais sont réunis sous la direction de Pierre-Adolphe Badin, qui lance un important programme de décoration textile pour les palais impériaux dont les Cinq sens d'après Diéterle, Baudry, et Chabal-Dussurgey. Par la suite, sous la IIIe République, les cartons sont établis en vue d'une destination précise : Mazerolle donne des modèles pour l'Opéra Garnier, Galland pour le salon des muses à l'Elysée, Ehrmann pour la bibiliothèque nationale…On tisse aussi d'après Gustave Moreau, Rochegrosse, Boutet de Montvel, Lévy-Durhmer, ainsi que Odilon Redon, Bracquemond, Capiello sous la direction de Gustave Geffroy, fervent défenseur de l'impressionnisme.



XXe siècle

Rattachée à l'administration du Mobilier national depuis 1937, la Manufacture nationale des Gobelins tisse toujours des tapisseries. Outre la réalisation de répliques d'après des artistes classiques reconnus tel Charles Le Brun, la Manufacture des Gobelins fait appel à de nombreux artistes contemporains : Paul Cézanne, Henri Matisse, Pablo Picasso, Jean Arp, Le Corbusier, Fernand Léger, Georges Braque. Certains artistes réalisent même différents cartons utilisés à plusieurs reprises par la Manufacture tels Marc Chagall (1964-1965, 1970), Joan Miró (1966-1967, 1972-1973, 1976-1977, 1979) ou Zao Wou Ki (1970, 1972-1973, 1980, 1986, 2005). Plus récemment, ont eu lieu les tombées de métier de tapisseries d'après Eduardo Arroyo et Etienne Hadju. L'ensemble de ces œuvres témoigne ainsi des multiples possibilités d'un mode d'expression ouvert à toutes les tendances esthétiques et contemporaines.



La Manufacture aujourd'hui


A ce jour, les ateliers de la Manufacture nationale des Gobelins emploient 37 agents et accueillent 17 métiers à tisser.

Actuellement, 9 tapisseries sont en cours de tissage. Il s'agit de 9 œuvres originales d'après Pierre Alechinsky, Shirley Jaffé, Claire Pichaud, Antonio Ségui, Jana Sterbak, Gérard Traquandi, Bram Van Velde, Jacques Vieille et Zao Wou Ki.



La technique de la Manufacture nationale des Gobelins


La technique a peu varié au cours des derniers siècles.

La tapisserie est réalisée d'après le carton d'un artiste sur un métier vertical en hauteur composé de deux ensouples mobiles disposées parallèlement et supportées par deux portant. La haute lisse est exclusivement utilisée à la Manufacture des Gobelins depuis 1826.

Le lissier, assis derrière le métier, travaille à contre-jour, sur l'envers de la tapisserie ; il en surveille l'endroit au moyen d'un miroir ; dans son dos est placé le carton. Les fils de chaîne tendus verticalement sont séparés en deux nappes. L'une est laissée libre tandis que l'autre est munie à chaque fil d'une cordelette de coton appelée lisse. C'est en actionnant ces lisses d'une main que l'on obtient le croisement des fils nécessaire à l'exécution de la trame à l'aide d'une broche chargée de laine ou de soie.



Administrateurs

Charles-Axel Guillaumot 1795- 1807

Prosper-Hector Chanal 1807-1810

Anicet-Charles Gabriel Lemonnier 1810-1816

François-Mathieu Angot Des Rotours 1816-1833

Gaspard Lavocat 1833-1848

Pierre-Adolphe Badin 1848-1850

Adrien-Léon Lacordaire 1850-1860

Pierre-Adolphe Badin 1860-1871

Alfred Darcel 1871-1893

Jules Guiffrey 1893-1908

Gaston Geffroy 1908-1926

Eugène Planes 1926-1932


Par décret du 11 février 1937, les Manufactures nationales des Gobelins et de Beauvais sont rattachées à l'Administration générale du Mobilier national.


Guillaume Janneau 1937-1944

Georges Fontaine 1944-1950

Henri Gleizes 1950-1960

Michel Florisoone 1960-1963

Jean Coural 1963-1991

Raymond Lachat 1991 - 1994

Jean-Pierre Samoyault 1994-2003

Bernard Schotter 2003-




Voir aussi :

> Missions


> Infos pratiques